Ma vie est un miracle. Et ce n’est pas une figure de style. J’ai reçu de la vie, de mon pays, bien au-delà de mes attentes et espérances. Et pour la grâce que le Très-Haut me fait de m’accorder encore le souffle de vie, j’entends pouvoir même de façon infinitésimale rendre à la vie et à mon pays ce qu’ils m’ont donné, en contribuant modestement à soulager des souffrances, à tendre la main.
Si j’ai encore cette opportunité aujourd’hui, l’auréole divine y est pour beaucoup. La sollicitude du président de la République, Paul Biya, et son épouse, Chantal Biya, également, dont la réaction prompte a permis une évacuation sanitaire salvatrice et salutaire. Je ne saurais reléguer à la marge le professionnalisme de ceux qui étaient les premiers à mon chevet alors que j’étais inconscient. Ce sont des médecins et personnels de santé camerounais qui, dans notre environnement, doivent réaliser des prouesses dans des conditions spartiates. Ils ont été plus que déterminants pour la suite.
On ne ressort pas d’une épreuve comme celle-là en étant la même personne. Surtout quand on a été très tôt orphelin, «l’axe lourd» Yaoundé – Douala m’ayant pris mon père, victime d’un accident de la circulation à moins d’une heure de Yaoundé. Il aurait probablement été là pour me voir grandir, s’il avait pu être pris en charge rapidement dans une structure hospitalière à proximité. Il mourut dans le transfert vers Yaoundé.
La construction d’un hôpital entre Yaoundé et Douala, à la périphérie de l’autoroute en construction et de cet axe-lourd dont la létalité se décuple avec le temps, avec un plateau technique à même d’éviter à d’autres des drames pareils, est la pierre angulaire sur laquelle se bâtit la Fondation. Pour cette dernière j’entends ratisser large, mobiliser au maximum et donner de ma personne, comme je le fis dans la défense des couleurs nationales durant toute ma carrière de footballeur, afin de lever les fonds nécessaire à la réalisation de ce projet.